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Renforcer son immunité en automne et en hiver : une approche endobiogénique
L’Endobiogénie, une médecine de terrain
L’endobiogénie, approche médicale développée par le Dr Christian Duraffourd il y a plus de 40 ans, se fonde sur une vision holistique de l’organisme. Comme l’explique le Dr Jean-Christophe Charrié, cette discipline « réfléchit sur les capacités d’autoréparation de l’organisme » et permet aux médecins de poser un « diagnostic de terrain endobiogénique ». L’objectif ? Accompagner le patient dans ses problématiques en optimisant les mécanismes naturels de régulation, notamment via le système endocrinien et le système nerveux végétatif.
« L’Endobiogénie, c’est une façon de penser qu’on a intégrée dans notre pratique médicale. Elle considère que l’organisme est comme un grand chantier : sans maître d’œuvre, tout devient chaotique. » — Dr Jean-Christophe Charrié
Le système endocrinien et nerveux : les gestionnaires de l’organisme
En endobiogénie, le système endocrinien est considéré comme le premier gestionnaire de l’organisme, car il permet la communication entre les cellules dès les premiers stades de la vie. Le Dr Charrié souligne que « la première information qu’on a eue dans notre vie cellulaire est de l’information de type endocrinienne ». Le système nerveux végétatif, qui se développe plus tard, vient compléter cette régulation en apportant rapidité et réactivité.
- Le système endocrinien agit comme un courrier postal : lenteur, mais précision.
- Le système nerveux végétatif fonctionne à la vitesse de l’électricité, comme un appel téléphonique.
Ces deux systèmes collaborent pour maintenir l’homéostasie, c’est-à-dire l’équilibre interne de l’organisme. « L’état dans lequel vous êtes maintenant est le meilleur état que vous ayez trouvé pour fonctionner », rappelle le Dr Charrié. Une maladie n’est donc pas seulement un dysfonctionnement à effacer, mais un signal à décoder pour comprendre ce que le corps tente de préserver.
Les émonctoires : des organes clés pour l’élimination des toxines
Les émonctoires — poumons, peau, intestin, foie et pancréas — jouent un rôle essentiel dans l’élimination des toxines. « Ce sont des organes sur lesquels vont s’accumuler les toxines et qui ont pour mission de les évacuer », précise le Dr Charrié. Lorsqu’un émonctoire est saturé, les toxines se redistribuent dans l’organisme, provoquant fatigue et inconfort.
Exemple concret : Après une consommation excessive d’alcool, le foie, saturé, ne peut plus éliminer efficacement les toxines. Celles-ci migrent alors vers le cerveau, provoquant des maux de tête. « Le lendemain, le foie se régénère, et vous oubliez cet inconfort. Mais en cas de répétition, les émonctoires peuvent saturer. »
Pour soutenir ces organes, le Dr Charrié recommande :
- Le drainage : Optimiser le fonctionnement des émonctoires et les mettre en relation pour faciliter l’élimination.
- L’alimentation : Éviter les aliments qui surchargent les émonctoires, comme les protéines de lait en période inflammatoire.
Les glandes d’adaptation : surrénales, thyroïde et pancréas
L’automne et l’hiver sont des périodes exigeantes pour l’organisme, marquées par des changements de luminosité, de température et d’humidité. Trois glandes jouent un rôle central dans l’adaptation :
- Les surrénales : Gèrent la survie à chaque instant, via l’adrénaline et les corticostéroïdes. « La surrénale est sollicitée à chaque millième de seconde pour vous maintenir en vie », souligne le Dr Charrié. Un stress chronique épuise ces glandes, affaiblissant l’immunité.
- Soutien naturel : Le cassis et l’églantier en gemmothérapie, ainsi que la vitamine C, aident à nourrir les surrénales.
- La thyroïde : Assure une adaptation à plus long terme, avec des hormones comme la T3 (hormone du jour) et la T4 (hormone de la semaine).
- Soutien naturel : Les flocons d’avoine, les algues et la soupe miso stimulent la thyroïde.
- Le pancréas : Essentiel pour la digestion et la régulation du sucre sanguin. « Il fabrique 2 litres de bicarbonate par jour et des enzymes pour digérer protéines et lipides ».
- Soutien naturel : La mastication, le plantain, l’aigremoine et le kéfir de fruits soutiennent le pancréas.
Stratégies alimentaires et phytothérapie pour l’immunité
Pour préparer l’organisme aux défis de l’automne et de l’hiver, le Dr Charrié propose des solutions simples et naturelles :
- Le porridge d’avoine : Idéal en début de saison pour soutenir la thyroïde et les surrénales. « Un petit-déjeuner avec des flocons d’avoine, des fruits rouges et du lait d’avoine optimise l’adaptation climatique. »
- La tisane citron-cannelle : « Faites bouillir un citron bio avec un bâton de cannelle pendant 3 à 5 minutes. Cette tisane tonifie et rééquilibre la flore digestive. »
- Le radis noir : Draine le foie, le pancréas et l’intestin. « Râpez-le avec des carottes ou une pomme pour une entrée détox. »
« La maladie est un signal, pas un ennemi. » Agissez en prévention, pas en réaction.
Gestion du stress et du système neurovégétatif
Le système neurovégétatif, composé du parasympathique (tonus de base) et du sympathique (réaction au stress), influence directement l’immunité. « Le parasympathique gère la digestion et le sommeil, tandis que l’alpha-sympathique prépare l’action et le bêta-sympathique la réalise », explique le Dr Charrié.
- Pour les profils parasympathiques (digestion lente, fatigue) : Éviter les repas lourds et privilégier les aliments faciles à digérer.
- Pour les profils alpha-sympathiques (stress, tension) : Limiter les excitants (café, alcool) et utiliser la cannelle pour moduler le stress.
La fièvre : un allié à respecter
Contrairement aux idées reçues, la fièvre est une réaction bénéfique de l’organisme pour lutter contre les infections virales. « Faire baisser systématiquement la fièvre est une erreur médicale », affirme le Dr Charrié. « C’est par la fièvre que l’on tue le virus. »
- Plantes fébrifuges : L’aigremoine et le gingembre, en infusion, aident à « faire fuir » la fièvre sans la supprimer.
- Hydratation : « Buvez des bouillons salés pour compenser les pertes en minéraux. »
L’argile : un remède ancestral aux multiples vertus
L’argile verte ultra-ventilée est un outil thérapeutique puissant, utilisé en interne et en externe. « C’est un produit d’extraction naturelle, peu coûteux et efficace », rappelle le Dr Charrié.
- En cure : Un verre de surnageant d’argile par jour pendant trois semaines pour un apport en oligo-éléments.
- En traitement : Un verre complet en cas de gastro-entérite ou de tourista.
- Précautions : « Évitez l’association avec l’huile de ricin et prenez-la à distance des médicaments. »
Présentation de l’intervenant Dr. Jean-Christophe Charrié
Médecin généraliste depuis 1999, il est spécialiste de l’endobiogénie et propose une approche globale et personnalisée des soins.
Il est également conférencier, auteur, formateur et président de l’Institut d’Endobiogénie.