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Introduction
Introduction La fatigue, qu’elle soit passagère ou persistante, est un signal d’alerte de l’organisme, reflétant un déséquilibre dans ses mécanismes d’adaptation. Le Dr Jean-Christophe Charrié, médecin et spécialiste en Endobiogénie, propose une lecture originale de ce phénomène, centrée sur la compréhension des rythmes biologiques, des axes hormonaux et des besoins individuels.
1. Les mécanismes physiologiques de la fatigue
La fatigue ne résulte pas d’un simple manque d’énergie, mais d’une inadéquation entre les besoins de l’organisme et ses capacités d’adaptation. Plusieurs systèmes physiologiques sont impliqués :
- L’axe surrénalien : Les glandes surrénales permettent une réponse immédiate au stress. Une fatigue matinale ou un épuisement après un effort peuvent indiquer un déséquilibre de cet axe, souvent lié à une sursollicitation ou à une mauvaise adaptation aux changements environnementaux.
- L’axe thyroïdien : La thyroïde régule le métabolisme énergétique sur le moyen terme. Une fatigue persistante, même après une nuit de sommeil, peut être liée à une adaptation saisonnière ou à un dysfonctionnement thyroïdien, notamment lors des transitions automnales ou printanières.
- L’axe gonadique : Les glandes génitales (ovaires, testicules) jouent un rôle clé dans la restauration cellulaire et la vitalité globale. Une baisse d’énergie ou une fatigue chronique peut refléter un déséquilibre de cet axe, surtout après la puberté ou à partir de la quarantaine.
- Le système neurovégétatif : Le déséquilibre entre le parasympathique (repos, digestion) et le sympathique (action, stress) peut entraîner des coups de fatigue, des troubles du sommeil ou une sensation d’épuisement après les repas. Par exemple, un parasympathique trop actif peut provoquer des somnolences postprandiales, tandis qu’un sympathique dominant peut mener à un épuisement par sursollicitation.
La fatigue chronique est souvent le résultat d’une accumulation de facteurs : stress, alimentation inadaptée, troubles du sommeil, sédentarité, ou encore exposition à des agressions environnementales. Elle n’est pas un déséquilibre, mais le meilleur équilibre que l’organisme a trouvé pour survivre à un instant donné, même si cet équilibre est précaire.
2. Stratégies naturelles et personnalisées pour retrouver l’énergie
a. L’alimentation et les rythmes saisonniers
L’alimentation doit être adaptée aux saisons et aux besoins individuels. En hiver, l’organisme a tendance à stocker et à ralentir son métabolisme ; au printemps, il se « nettoie » naturellement. Une alimentation trop riche en graisses ou en sucres raffinés peut surcharger le pancréas et favoriser la fatigue. À l’inverse, une alimentation légère, riche en nutriments et en fibres, soutient les mécanismes de drainage et de réparation cellulaire.
b. Le drainage des émonctoires
Le drainage des organes d’élimination (foie, reins, intestins, peau) permet de réduire la congestion cellulaire, source de fatigue et d’inflammation. Des plantes comme l’aubier de tilleul, le pissenlit, l’artichaut ou la camomille sont traditionnellement utilisées pour soutenir ces processus. Par exemple, une tisane d’aubier de tilleul après un repas favorise le drainage du foie et des reins, limitant ainsi l’accumulation de toxines.
c. La régulation du système neurovégétatif
Des plantes comme le thym (pour modérer un parasympathique trop actif) ou le romarin (pour stimuler un parasympathique faible) aident à rééquilibrer le système nerveux autonome. La cohérence cardiaque, la méditation ou des techniques de relaxation peuvent aussi améliorer la gestion du stress et la qualité du sommeil.
d. Le respect des rythmes individuels
Chaque individu a un fonctionnement neurovégétatif et hormonal unique. Certains sont plus actifs le matin, d’autres le soir ; certains supportent mal les changements de saison, d’autres s’y adaptent facilement. Il est essentiel de respecter ces rythmes et d’éviter les conseils génériques (comme se lever à 5h du matin pour tous), qui peuvent aggraver la fatigue ou créer des frustrations.
3. Gestion de l’énergie et prévention du surmenage
La gestion de l’énergie passe par une écoute attentive de son corps et une adaptation progressive de ses activités. Il est crucial d’éviter le surmenage, qui épuise les réserves et aggrave les déséquilibres. Par exemple, après un repas, il est préférable de laisser le temps à la digestion de s’effectuer sans surcharge (éviter les activités intenses ou le stress), afin de ne pas fatiguer le pancréas et le système neurovégétatif.
Conseils pratiques :
- Écouter ses signaux de fatigue et adapter son rythme en conséquence.
- Privilégier des activités physiques douces et régulières (marche, étirements, yoga).
- Améliorer la qualité du sommeil en respectant des horaires réguliers et un environnement propice au repos.
- Limiter les sources de stress et apprendre à gérer ses émotions pour préserver l’équilibre neurovégétatif.
4. Quand consulter ?
Si la fatigue persiste malgré une hygiène de vie adaptée, ou s’accompagne d’autres symptômes (perte de poids inexpliquée, douleurs, troubles de l’humeur), une consultation médicale est indispensable. Un bilan clinique approfondi, incluant un examen des signes subtils (posture, tonus, réflexes) et une analyse des déséquilibres hormonaux ou neurovégétatifs, permettra d’identifier les causes sous-jacentes et d’adapter la prise en charge.
Conclusion
La gestion de la fatigue repose sur une approche globale et individualisée, prenant en compte les rythmes biologiques, les besoins nutritionnels, l’équilibre hormonal et neurovégétatif, ainsi que les spécificités de chaque individu. Comme le rappelle le Dr Charrié, « la fatigue n’est pas un déséquilibre, mais un équilibre précaire ». En comprenant et en accompagnant ces mécanismes, il est possible de retrouver une énergie durable et un bien-être au quotidien.
Cet article est une synthèse des propos du Dr Jean-Christophe Charrié, extraits du podcast « Éliminez La Fatigue & Libérez Votre Énergie » (14 octobre 2025).